Louis XIV avait un frère cadet, Philippe d’Orléans, qui aurait pu éventuellement le remplacer. Ce rival représentait un danger majeur pour le Roi Soleil. Contrairement à ce que suggère la légende du Masque de fer, ce frère ne fut pas l’objet de violence physique, mais subtilement neutralisé par une pression psychologique visant à le convaincre qu’il devait s’effacer devant son frère.
Dès l’enfance, Anne d’Autriche conditionne son fils cadet à se vivre comme subordonné à son l’aîné. À l’âge adulte, Louis XIV maintient une em prise psychologique sur son frère pour le rendre inoffensif tant sur le plan politique que fa milial. Non seulement Philippe est privé des nominations qui lui permettraient de se mettre en valeur, mais le roi s’immisce dans son couple. Progressivement Philippe s’enferme dans une vie luxueuse et dérisoire, ce qui justifie a posteriori la volonté de Louis XIV de le tenir à l’écart.
L’auteur, psychologue de formation, analyse la violence symbolique dont est victime le frère du roi, suggérant que la « faiblesse » psychologique imputée à Philippe d’Orléans n’est pas la cause, mais la conséquence de son effacement.