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L'hypothèse messianique

L'hypothèse messianique
L'hypothèse messianique
Auteur(s) : Salomon Benzaquen
Editeur : JePublie
Référence : 9782953810936
Prix : 22.00 €

Le messianisme fut, de tout temps, considéré comme une prise de contact avec le divin, destinée à établir, un jour, le royaume de Dieu sur terre, affranchir l’homme de ses fautes, rénover les âmes, purifier les consciences, définir une voie royale vers un monde meilleur. Cette origine confuse a conduit les mystiques et plus tard les prosélytes de l’aventure messianique à approfondir, assumer, poursuivre le processus logique de commencement (la création), ce dernier recélant, logiquement, dans ses profondeurs, le sens de la fin.
Une origine improbable, une destination toujours floue et une stratégie indéfinie ont fait du messianisme une sorte de jeu existentiel où seul l’homme pouvait exceller. Aménager, dans ce cas, la dimension messianique de chaque être était une gageure malaisée qu’un homme seul ne pouvait endosser. Nos maîtres imaginèrent alors l’hypothèse d’un messianisme juif collectif à partir de la formulation plurielle du verset : « Et vous serez pour Moi, un royaume de prêtres » (Exode 19-6). Était-ce là, pour autant, la somme des pulsions messianiques de chaque être ou, déjà, une théorie nouvelle fondée sur l’idée de nation ? Porteur de multiples significations métaphysiques, le messianisme juif collectif aurait pu, certes, s’ouvrir aux options éthiques des peuples. Mais l’impatience de ces derniers fit obstacle d’autant que leurs options fidéistes s’opposaient aux règles strictes de l’étude juive. Enfin le rôle crucial reconnu à ce messianisme juif complexe, l’éradication du hasard, n’était pas acceptable par un univers chrétien déjà engagé dans les mystères de la foi, ni par l’islam dont le Coran semble en avoir ignoré l’idée, en dehors d’Issa fils de Mariyam (Jésus).
Malgré les déclarations d’intention, les croyances opportunes, les rituels spécifiques, le messianisme juif demeure, aujourd’hui encore, une hypothèse dont il faut documenter sans cesse les contenus. C’est encore l’unique manière de le rendre crédible.