La retraite, tant attendue par certains, se révèle être un
moment de séparation. Seul l’état d’esprit avec lequel on
s’engage dans ce nouvel espace-temps permet de le vivre
pleinement en savourant tous ses instants. Mes deux premières
années m’ont appris à appréhender ce nouveau « job », l’esprit
et le coeur ouverts en le par tageant avec les souvenirs qui me
poussent en avant.
« Un mois, un mois que j’appartiens à la catégorie de ceux qui
ont encore des fourmis dans les jambes, prêts à se lever tôt,
prendre rapidement un café et partir pour une journée
chargée, comme il se doit, mais qui, désormais, ont toute la
journée devant soi, enveloppés d’un calme presque religieux
et qui sont encore par la pensée auprès de leurs collègues.
Les premières semaines, je n’osai sortir, pas même pour aller
chercher le courrier ! »
Plusieurs vies en une seule.
D’abord cadre dans une industrie papetière (Sopalin), puis dans
un organisme national de formation pro fessionnelle pour adultes
(AFPA) tout en étant associée à un commerce en restauration
pendant près de vingt ans – les semaines de travail se demandaient
ce qu’étaient les 35 heures.
Soixante-quatre ans, mariée, deux enfants, j’exerce depuis un
autre travail à plein temps : la retraite, qui me permet de multiplier
toutes les passions qui restaient en suspens faute de temps
libre, entre autres le plaisir d’écrire.